Avec un peu plus de 2 100 habitants (sources : Insee 2021), Plogastel-Saint-Germain avance les mêmes défis que bon nombre de communes rurales du Finistère : le vieillissement de la population, l’attractivité limitée pour de jeunes médecins généralistes et la raréfaction des spécialistes à portée immédiate font partie du quotidien. Notre territoire n’échappe pas à la dynamique plus large : selon l’ARS (Agence Régionale de Santé), le Finistère connaît une baisse d’environ 7 % du nombre de médecins généralistes en 10 ans (Ouest France), et Plogastel, comme bien d’autres, ressent chaque départ en retraite.
Notre commune bénéficie encore de la présence d’un(e) médecin généraliste, installé(e) non loin de la mairie. Le carnet de rendez-vous se remplit vite, et il est courant d’attendre plusieurs jours pour un rendez-vous, en particulier lors des périodes hivernales ou d’épidémies saisonnières. Cependant, pour les soins non-urgents, ce délai reste plutôt raisonnable comparé à d’autres secteurs du Haut Pays Bigouden, désignés comme zones d’intervention prioritaires par l’ARS (ARS Bretagne).
Située au cœur du bourg, la pharmacie sert souvent de premier relais santé. Conseils, gestion des ordonnances, accompagnement pour les pathologies chroniques, tests antigéniques, vaccination contre la grippe… Cet établissement joue un rôle pivot, y compris pour faciliter l’accès aux dispositifs d’aide (téléconsultation, renouvellement d’ordonnances via Mon Espace Santé, démarches Ameli).
Le travail des infirmier(e)s et des kinésithérapeutes locaux est capital : les visites à domicile représentent une part importante de leur activité, notamment auprès des personnes âgées ou à mobilité réduite. Selon une enquête réalisée en 2023 auprès d’usagers du Centre Communal d’Action Sociale, près de 30 % des habitants de plus de 75 ans bénéficient d’un suivi paramédical sur la commune, en grande majorité à domicile.
Pour beaucoup, l’obligation de prendre la voiture fait partie de la “routine santé” sur Plogastel. Les spécialistes les plus proches sont :
D'après l'Union régionale des professionnels de santé, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous ophtalmo en Finistère sud dépasse désormais 8 mois. Pour un rendez-vous chez le dentiste, le délai oscille entre 2 semaines pour une urgence (douleur aiguë) et 3 à 6 mois pour un contrôle classique.
Le service d’urgences le plus proche se situe à l’hôpital de Quimper (CHIC), accessible en 25 minutes environ. Pour les soins non programmés et les consultations en horaires atypiques :
Chez nous, la solidarité demeure parfois le premier rempart en cas d’urgence, dans l’attente de la venue des secours professionnels.
Depuis 2022, la pharmacie de Plogastel met à disposition une borne de téléconsultation ouverte sur rendez-vous. Un service bienvenu pour celles et ceux qui peinent à se déplacer à Quimper, ou dont la situation médicale nécessite simplement un avis rapide. La mairie, quant à elle, relaie régulièrement l’information sur des dispositifs expérimentaux, tels que “Soins à Proximité” soutenus par le Département du Finistère.
Les médecins du secteur se relaient pour assurer des permanences “hors horaires”, mais cette organisation montre ses limites, face à la diminution du nombre de praticiens. Depuis deux ans, la commune de Plogastel s’est engagée aux côtés des villages voisins pour attirer de jeunes médecins, en facilitant l’accueil (aide au logement, accompagnement du conjoint, mise à disposition de locaux adaptés).
Des associations locales, avec l’appui du CCAS, organisent des campagnes de sensibilisation à la vaccination, des dépistages (diabète, cancer du sein), des ateliers sur la nutrition ou le bien vieillir chez soi. Ces moments collectifs, souvent associés à des pauses café, renforcent le lien social et l’accès à la prévention, dans la convivialité.
Les distances rurales restent un obstacle bien réel, surtout pour les plus âgés ou les familles sans véhicule. Plusieurs possibilités existent pour rejoindre Quimper, Pont-l’Abbé ou Plozévet :
Ces dispositifs sont loin d’être anecdotiques : selon le CCAS, 18 % des bénéficiaires de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) utilisent un transport dédié pour leurs soins.
Des pistes existent : mutualisation des ressources avec les communes voisines, structuration d’une Maison de santé pluridisciplinaire, soutien à l’installation de jeunes praticiens via des mesures incitatives, développement de l’e-santé, et, surtout, maintien de la dynamique associative. Les décisions prises aujourd’hui pèseront sur la qualité de vie des familles, des nouveaux arrivants et sur le bien-être des aînés.
La santé à Plogastel-Saint-Germain, c’est un équilibre fragile, fait de contraintes mais aussi d’astuces, de générosité, d’adaptations locales et d’une réelle envie d’aller de l’avant. Si les défis sont bien présents, la terre bigoudène sait fédérer ses énergies et inventer ses propres solutions, qu’elles soient portées par la mairie, les soignants ou les habitants eux-mêmes. Il ne s'agit pas seulement d’avoir un médecin près de chez soi, mais aussi de se sentir soutenu, accompagné, et écouté. Demain n’est jamais figé ici, où l’on conjugue “prendre soin” au pluriel, pour tous ceux qui font vivre le bourg et ses hameaux. Pour aller plus loin :
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